Arrivée sur le marché des diamants synthétiques
Les diamants font partie de ces joyaux qui fascinent et ne sont pas donnés à toutes les bourses. Ces petites merveilles ont toujours été considérées comme synonyme de luxe depuis l’Antiquité, car rares étaient ceux qui pouvaient s’en offrir.
De nos jours, la technologie permet de produire des diamants synthétiques, soit une copie parfaite et à moitié prix. Ce qui fait que les moins fortunés auront dorénavant la chance de s’offrir des diamants.
Mais comme l’on dit souvent, le bonheur des uns fait le malheur des autres.
Actuellement, la filière diamant en France sort de son silence pour protester contre la prolifération de ces diamants synthétiques. Détails.
Qu’est-ce qu’un diamant synthétique ?
Les premiers diamants synthétiques sont apparus en 1953 en Suède. Comme son nom l’indique, il s’agit de diamants artificiels qui ont la même composition chimique, la même structure cristalline et les mêmes propriétés physiques que le diamant naturel.
Pour ce faire, ils sont fabriqués à partir de minerais tels que le graphite, mais également le fer, le nickel, le cobalt et le tantale, qui sont d’ailleurs les meilleurs éléments. Ces minerais sont traités durant un temps suffisamment long sous une pression de 50 000 à 100 000 atmosphères et une température de 1 500 à 2 000 °C pour se placer enfin dans la zone de stabilité du diamant.
Une fois cristallisé, ce diamant doit être refroidi à une température proche de la température ambiante avant que la pression soit lâchée. En revanche, les cristaux obtenus sont nombreux et petits, de l’ordre d’une fraction de millimètre. Ce n’est qu’en contrôlant précisément tous les facteurs que l’obtention de gros cristaux est possible.
Les professionnels en diamant naturel sortent de leur silence
Cela fait plus de dix ans que l’association des producteurs (DPA) et l’Union des professionnels de la joaillerie (UFBJOP) ont gardé le silence sur la fabrication de diamants de laboratoire de quantité industrielle. Mais ils ont finalement décidé de se mobiliser et de prendre la parole pour promouvoir le diamant naturel.
L’industrie traditionnelle de diamants tremble à cause des diamants de synthèse. C’est la première fois de toute l’histoire de la joaillerie que cette pierre précieuse, qu’est le diamant, est directement concurrencée. Il est déjà arrivé le même cas aux saphirs et aux rubis dans le passé.
La vente de diamants naturels représente près de 5 % des ventes de bijoux en France. Ce poids est actuellement menacé à cause de la prolifération des diamants synthétiques. Le prix de ces derniers continue en effet de baisser face au naturel. On a enregistré une baisse de moins 17 % en mars 2017 pour moins 30 % en mars dernier.
Un marché réglementé en France
Pour ceux qui ne le savent pas, la vente de ces gemmes nées en laboratoire est déjà autorisée dans l’Hexagone. Sauf qu’un décret interdit l’utilisation de notion de diamant éthique ou responsable. Ce cadre juridique ne suffit pourtant plus pour contrer la forte médiatisation de ces diamants.
C’est pour cette raison que la filière diamant est sortie de son silence. Ces pierres synthétiques, qui ne sont nulle autre que des diamants fabriqués de toutes pièces en laboratoire, risquent en effet de bousculer le marché mondial. D’autant plus qu’ils pourraient fragiliser une filière qui emploie près de 10 millions de personnes. Il faut savoir que la production de ces soi-disant diamants de synthèse est passée de 350 000 à 2,5 millions de carats en seulement 4 ans.
Il se pourrait même qu’elle atteigne les 4,5 millions de carats en 2018. Ce qui représenterait 2 à 3 % de la production mondiale. Ces chiffres sont critiques et c’est ce qui pousse les principaux acteurs à se manifester et exiger que des mesures soient prises avant que le problème ne devienne grave. Reste à savoir s’ils seront écoutés. Affaire à suivre.